Pour pallier les pénuries récurrentes d’antirétroviraux, le 4 août dernier, Françoise Ndayshimiye, coordinatrice du Programme des Nations Unies a exhorté le gouvernement gabonais à recourir à la plateforme wambo.org. L’outil, jugé simple et accessible, permettrait de faciliter l’achat et la livraison des ARV notamment. Seulement, la société civile quant à elle estime que ce problème peut être résolu au niveau local par la fabrication à Nkok des produits nécessaires au soin des personnes vivant avec le VIH.
Plusieurs responsables d’organisations de la société civile, à l’instar de Marc Ona Essangui, ont en effet effectué récemment une visite à la zone économique de Nkok, au siège de La Santé pharmaceutique, fabricant de médicaments génériques, ayant une convention avec l’État gabonais. Le patron de l’ONG Brainforest exhorte les autorités à réfléchir à la possibilité de confier cette nouvelle mission à l’entreprise. «Comment peut-on parler de rupture [d’ARV], alors qu’on peut les produire sur place ?» s’est interrogé Marc Ona qui projette d’organiser dans les prochains mois une nouvelle visite à Nkok, cette fois en compagnie des représentants de l’OMS, de l’ONUSIDA, de l’UNICEF et du ministère de la Santé, pour leur permettre de voir ce qui se fait sur place.
L’objectif étant de parvenir à la délivrance d’un agrément de l’OMS au bénéfice de La Santé pharmaceutique. «Nous pouvons fabriquer des antirétroviraux ici. Nous sommes en train de travailler avec l’OMS pour la validation de la qualité qui pourrait intervenir dans quelques mois. Par la suite, nous travaillerons avec le ministère de la Santé», a annoncé Rajeev Lila, directeur général de La Santé pharmaceutique. «Si nous avons déjà une usine comme celle-là, c’est un soulagement aussi bien pour les malades de tuberculose que du VIH et du paludisme. L’OMS doit prendre ses responsabilités. Nous sommes malades, nous voulons la guérison», exhorte Moussounda Nzamba, présidente de l’association des personnes vivant avec le VIH.