Pour lui, l’apprentissage de bonnes valeurs dès la base permettra d’avoir une société gabonaise moins corruptible et moins corrompue. Alors que l’actualité au Gabon est bien marquée par le procès de l’Opération Scorpion où sont jugés les faits de corruption, détournements de deniers publics et enrichissement illicite que par des interrogations autour de la gestion des fonds alloués par le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de lutte contre le Covid-19, le ministre en charge de la Lutte contre la corruption souhaite qu’un module anticorruption soit intégré dans le système éducatif gabonais.
Le 26 juillet, Francis Nkéa Ndzigue a échangé par visioconférence avec des experts de Vienne, en Autriche, et Dakar, au Sénégal, sur ce projet. «Comme vous le savez, la lutte contre la corruption passe nécessairement par l’éducation», a déclaré le ministre en charge de la Lutte contre la corruption. «Il faudrait que dans notre pays dès que le jeune citoyen met ses premiers pas à l’école, qu’il sache faire la différence entre ce qui appartient à l’intérêt public et ce qui appartient à l’intérêt privé. De la sorte, lorsqu’il va évoluer aussi bien dans l’enseignement primaire et secondaire que dans le supérieur, il aura toujours en tête : l’intérêt général différent de l’intérêt privé», a expliqué Francis Nkéa.
Pour lui, dans la vie professionnelle, les citoyens sauront faire la différence entre l’argent public et l’argent personnel. «C’est pour cette raison que nous voulons faire en sorte qu’on insère dans le système éducatif gabonais des enseignements anticorruption ou tout au moins, des enseignements sur la bonne gouvernance pour que le citoyen sache faire la différence entre ce qui appartient à l’État et ce qui lui appartient à titre personnel», a-t-il dit, précisant que les enseignements ne seront pas implémentés cette année. «Ce que nous allons faire dans un premier temps, c’est de mettre en place un comité multipartite». Le comité, a-t-il fait savoir, sera composé des ministères techniques à l’instar de celui de la Bonne gouvernance, de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle. A eux s’ajouteront la société civile et les partenaires techniques et financiers. «Ce comité d’experts va commencer à travailler de concert avec les techniciens que nous avons au niveau de Vienne. C’est-à-dire des experts qui ont déjà expérimenté ce genre d’enseignement dans les autres pays», a précisé Francis Nkéa. Selon lui, l’idée avec ce projet est de toucher les mentalités dès le bas âge.